Enfin le grand projet de marché commun généralisé, qui rassemblerait tous les secteurs de l'économie, est lancé. Il a de quoi inquiéter les Occidentaux : le leader communiste de la Corée du Nord, Kim Il … Mais ce projet est finalement rejeté par le Parlement français en 1954, rejetant pour longtemps l’idée d’une construction politique et militaires européenne. Les Allemands quant à eux, craignaient que cette intégration militaire de l'Allemagne de l'ouest, cette dissolution devrait-on dire, ne compromettrait définitivement les perspectives de leur réunification avec l'Allemagne de l'est lorsque celle ci viendrait. Elle prit le titre d'Assemblée ad hoc, et désigna une commission, présidée par Heinrich von Brentano, chargée d'élaborer des propositions constitutionnelles pour un État fédéral européen, écartant la possibilité d'une confédération, pourtant prévue par l'article 38. Le mois suivant, avec le début de la guerre de Corée, la vision stratégique des États-Unis est profondément modifiée. À New York, le 12 septembre 1950, le ministre français des Affaires étrangères s'oppose à la proposition américaine de réarmement de l'Allemagne. Depuis, beaucoup de villes, d'écoles, de régions françaises et allemandes se sont jumelées. Dean Acheson et son homologue britannique Ernest Bevin reprennent, les 13 et 14 septembre, la discussion avec Robert Schuman, pour que la France renonce à son refus de principe d'un réarmement allemand. Les mêmes causes vont produire les mêmes effets, le plan Fouchet français restera lettre morte. Dès le début des années 50, l'Europe de l'ouest est confrontée à la menace soviétique. Du côté des juristes, Charles Eisenmann, René Capitant et Georges Burdeau signent un article affirmant que le traité conduisait à une perte de souveraineté de l’État par la mise en commun des forces militaires, et exigeait par conséquent une réforme constitutionnelle et non une simple ratification[28]. À l'occasion d'une réunion de l'OTAN à New York du 10 au 16 septembre 1950, Dean Acheson, secrétaire au département d'État, exprime clairement la volonté américaine : « Je veux des Allemands en uniforme pour l'automne 1951 »[5]. Ils s'opposaient à un projet qui, selon eux, relancerait le militarisme allemand, la course aux armements, et fragiliserait le dialogue avec l'URSS[27]. Un projet qui s'inscrit dans un contexte de multiplication de défis et de menaces. L'idéal européen français pour une défense européenne était à ce moment un alibi. Les français saisissent cette opportunité pour accepter le principe du réarmement de la RFA, non pas dans un cadre national, ce qui lui redonnerait sa pleine souveraineté et puissance, mais dans un cadre européen supranational, ce qui permettrait de l'encadrer et de la contrôler. Ce projet européen est tout à fait remarquable par sa portée fédéraliste et résolument supra-nationale, du moins en apparence. Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le traité de Dunkerque est signé par la France et le Royaume-Uni le 4 mars 1947 pour « établir (...) une garantie réciproque et particulière (...) contre le retour d'une menace allemande » . En effet, cette armée européenne serait intégrée dans le dispositif militaire américain de l'OTAN, sans remettre en cause la prééminence des États-Unis. René Pleven reçut chez lui, à Saint-Brieuc, Jules Moch, ministre de la Défense. Le préambule mentionne « l'étroite association entre l’Europe et les États-Unis d’Amérique », « l'admission de la Grande Bretagne », « la défense commune dans le cadre de l’Alliance de l’Atlantique nord », « l'abaissement des barrières douanières avec la Grande-Bretagne et les États-Unis d’Amérique, ainsi que d’autres États, dans le cadre du GATT ». La France obtient certaines garanties : Un second organe technique est créé, le CPA (Comité permanent des armements), afin de développer, dans le domaine de l'armement, la coopération entre les 7 pays membres. Tout projet d'union franco-allemande dans le domaine de la défense, sera systématiquement mis en échec par la coopération militaire qui liait l'Allemagne de l'Ouest au protecteur américain, l'Alliance Atlantique OTAN. Par contre de Gaulle, qui s'investit complètement dans la campagne anticédiste au début de l'année 1953, les communistes et l'ensemble des anticédistes, face aux pressions du nouveau président des États-Unis, Eisenhower, et de son secrétaire d'État John Foster Dulles, peuvent facilement développer l'argument de l'abaissement de la France dans l'atlantisme. Il voit donc qu'une formule européenne de réarmement serait à la fois bien accueillie par les États-Unis et surtout permettrait de franchir une étape décisive vers l'unité européenne, qui ne pouvait pas se faire sans une réconciliation définitive entre Allemands et Français. La fondation de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ, ou Deutsch-Französisches Jugendwerk (DFJW) en allemand), de lycées franco-allemands, les échanges internationaux entre les deux pays, sont des conséquences directes du traité.